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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 16:21

La nostalgie est plus ou moins présente en chacun de nous. On a tous une période musicale chérie, suivant notre âge, notre parcours, notre évolution, etc. Même si l’on est artistiquement très éclectique, la musique qui a baigné notre jeunesse, et plus particulièrement notre adolescence, nous suit tout au long de notre vie. Ce papier est l’expression de ce souvenir, la manifestation nostalgique de cette période d’insouciance, de recherche (de soi, de sens) et d’errance. Mais ce n’est nullement un papier prônant une quelconque forme de passéisme, de « c’était mieux avant » !!! Juste un regard analytique dans le rétroviseur de la vie. Alors, retour vers cette fameuse année (celle de mes 16 ans), destination…1991.

1991 : Une année riche en sorties prestigieuses, en albums majeurs devenus cultes aujourd’hui. Une année où « L’international Indie » (rock, pop & electro) offrait au monde entier certains de ses plus beaux joyaux. !!!

Cette année là, les Spacemen 3 agonisant, pourtant phénix rock flamboyant il y avait encore peu, accouchait dans la douleur de leur œuvre testamentaire « Reccuring », disque qui scellera leur divorce. Autre chant du cygne d’un géant du rock indé des 80’, mais américain : « Trompe le Monde » des Pixies. En Amérique toujours, un « futur grand groupe » de Seattle, en publiant son second opus, va connaître un succès planétaire : Nirvana et son « Nevermind ». Beaucoup les considèreront comme les sauveurs de rock. Mais leur leader torturé Kurt Cobain ne supportera pas cette explosion médiatique soudaine qui entraînera son suicide ainsi que leur inexorable fin 3 ans plus tard ! A l’inverse, nettement moins tourmenté, les nerds du Post-punk épileptique (« Crazy Rhythms » 1980) à l’allure d’éternelle adolescent, les The Feelies, ayant déjà évolué vers un songwriting plus apaisé (en y intégrant pop et folk), publiaient tranquillos leur quatrième opus, « Time For A Witness », dans une indifférence quasi générale. « Nevermind », « Time For A Witness », deux poids, deux mesures (niveau accueil et traitement médiatique) ! Pendant ce temps, un groupe surgit de nulle part va sortir un premier album complètement barré et hors des canons indie rock alors en vigueurs. Son nom : Mercury Rev. « Yearself Is Steam » est un assemblage inouï de 9 longues pièces surréalistes et déstructurés, un néo psychédélisme savamment barré, montées chevaleresques et cavalcades épiques, dérives Shoegaze élégiaque. Un disque d’Americana malade, lysergique et dépressif, enregistré en milieux psychiatrique comme un geste indie rock ultime et déjanté avant leur grande mue artistique vers le succès (« Deserter’s Songs » 1998) en un rock progressif jusqu’à l’excès……et l’écœurement !

Le Loner Neil Young avec ses fidèle Crazy Horse, après sa tournée « Ragged Glory Tour » où il embarqua Sonic Youth pour ses premières parties, sorti un live d’anthologie en deux parties : « Arc-Weld ». « Weld », double LP regroupant certains de ses meilleurs titres et « Arc », disque totalement free composé d’un seul long titre de guitare noise remplie de larsen, distorsion et autres effets. Il montrera à ceux qui en doutaient qu’il est un véritable rocker, parrain du punk et du grunge, un artiste toujours au top. « Rust never sleep »…

De Londres, alors en plein « Summer Of Love », la bande à Bobby Gillespie (Primal Scream) s’acoquinait au producteur Andrew Weatherall pour un « Screamadelica » inspiré et mémorable, célébrant ainsi les noces du rock garage stoogien, du groove incandescent et de l’acid house/techno balbutiante. C’était la vague baggy ou Madchester (Stones Roses, Happy Mondays…). Mais de Bristol un autre son s’apprêtait à envahir la sono mondiale, le trip hop. La première salve fut envoyée par Massive Attack avec leur légendaire « Blue Lines ». Le label Warp naissant, quant à lui, allait explorer de nouveaux univers avec des productions électroniques avant-gardistes, notamment « Frequencies », manifeste techno du groupe LFO. Son onde de choc sera immense.

Une autre vague déferla en terre anglaise, emportant avec elle un mouvement novateur, inspiré et « drogué » : le Shoegaze. Et en 1991, elle fut particulièrement puissante en faisant s’échouer sur les côtes britanniques deux de ses plus beaux disques, telle deux bouteilles jetées à la mer mais qui trouvèrent fort heureusement auditeurs : l’expérimental et sonique « Loveless » de My Bloody Valentine et le très éthéré « Just For A Day » des nouveaux venus Slowdive. Deux œuvres, deux visions différentes du mouvement Shoegaze. Perso, j’adhère plus à l’option Slowdive et je trouve que « Just For A Day » est un des plus grands chefs d’œuvres du genre. L’indie pop anglaise ne fut aux abonnés absents cette année-là. The Field Mice, ce groupe du mythique label Sarah Records donnera de ses nouvelles avec « For Keeps ». Mais hélas, c’était pour la dernière fois. La fin d’une époque ???

Pendant ce temps, deux albums allaient posés les bases d’un rock nouveau : « Spiderland » des américains de Slint et surtout « Laughing Stock » des anglais de Talk Talk.

« Laughing Stock », c’est une œuvre d’une grâce absolue. En plongeant sa plume dans un grand bain de jazz et de Slowrock, Mark Hollis rénove en profondeur son songwriting et pose les bases du mouvement Post-rock. A l’image de sa pochette, l’arbre majestueux « Laughing Stock » sera une source d’inspiration pour de nombreux groupes : Bark Psychosis, Red House Painters, Codéine, Low, Labradford, A Silver Mt. Zion, Sigur Ros

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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 22:09

97_5 1 Radiohead "OK Computer" (97) : Disque gargantuesque, expérimental, véritable laboratoire musical d'un groupe en pleine mutation. Où comment la crysalide devient le majestueux papillon du rock indé ! Un premier chef d'oeuvre pour le quintet d'Oxford, un des sommets musical des années quatre-vingt dix !!!

 

 

 

 

 

97_2 2 Tindersticks "Curtains" (97) : Troisième et meilleur disque de la bande à Stuart Staple. Arrangements somptueux, mélodies crève-coeur et magnifiques, voix suave de crooner. Un sommet de rock anglais lyrique, lettré, raffiné et dandy. Depuis cet Everest musical, les Tindersticks n'ont jamais volé aussi haut !!

 

 

 

 

 

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3 Noir Desir "666.667 Club" (96) : Après le très rock "Tostaky", Noir Dez' entame sa mue musicale poursuivie par l'electro "Des visages des figures" en 2001. Changement du bassiste historique Frédéric Vidalenc par Jean-Paul Roy. Disque d'inspiration "fin de millénaire" avec des titres comme "Un jour en France" ou "Fin de siècle". Pépites poétiques de l'album: "A la longue" et "Septembre, en attendant".

 

 

 

 

94_3 4 Jeff Buckley "Grace" (94) : Un unique album et puis s'en va. Mais même noyé dans les eaux boueuses du Mississipi, sa voix d'ange résonne et résonnera encore ! Pour L'éternité !! (ma critique ici : "Grace" de Jeff Buckley !!)

 

 

 

 

 

 

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5 Bjork "Homogenic" (97) : "Debut" et "Post" étaient une sorte de catalogue de ses influences et inspirations, dixit Bjork. Nouveau "premier album", "Homogenic" synthétyse ses expérimentations, ses recherches sonores et ses diverses collaborations. Un disque somme ! Free-electronica, post-pop, dance-experimentale ? Tout cela et même plus. La reine Islandaise continuera toujours de surprendre par la suite, la nouvelle diva pop !!!!

 

 

 

98_1 6 Alain Bashung "Fantaisie Militaire" (98) : Second volet du triptyque "expérimental Bashungien" après "Chatterton" (94) et avant l'immense "Imprudence" (02). Bashung, en peintre de génie, compose une toile d'avant-garde par petites touches impressionnistes : cordes célestes, production recherchée et novatrice, electronica, mélodies subtiles et complexes. Et cette voix de velour qui vole à mille lieux des autres, superbe et unique ! Quand un art mineur devient majeur.

 

 

 

 

97_6 7 Roni Size Reprazent "New Forms" (97) : Roni Size & Reprazent, son collectif composé de DJ Krust, SUV, DJ Die, Onallee et MC Dynamite, compose ce premier album étalon du genre Drum'N'Bass. Rythmes puissants et syncopés, sons électro, influences jazz, hip hop, soul, funk, basses tonitruantes, rap endiablé. Un classique de la Jungle !!

 

 

 

 

 

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8 Massive Attacks "Mezzanine" (98) : Groupe de Bristol fondateur du trip hop avec son premier disque légendaire, "Blue Line". Les charbons ardents de la Funk et de la Soul des débuts est recouvert par les blocs de glace de la Cold Wave et du Post-punk ! Sample de The Cure, guitares rock, ambiance dark. 3D (Robert Del Nadja), Daddy G (Grant Marschall) et Mushroom (Andrew Vowles) aux sommet de leur art !!

 

 

 

 

91_3 9 Nirvana "Nevermind" (91) : La célébration des noces païennes des mélodies pop avec la rage du punk. Ultime "sauveur" du rock, Kurt Cobain restera un mythe, sorte de James Dean punk ! Un disque référence pour toute une génération de rockers.

 

 

 

 

 

 

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10 Portishead "Dummy" (94) : Un des plus beaux spleen musical de tout temps ! La rencontre magique entre une voix pleureuse et somptueuse (Beth Gibbons) et d'un savant fou de sons mélancoliques (Geoff Barrow). Bristol est décidément l'épicentre du cataclysme Trip Hop !

 

 

 

 

 

94_1 11 Pavement "Crooked Rain, Crooked Rain" (94) : En pleine vague Grunge ou noisy, Stephen Malkmus gribouille ses cahiers indés de rock lo-fi, de textes délirents et de nonchalence. Un sommet de coolitude absolue !

 

 

 

 

 

 

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12 Beck "Mellow Gold" (94) : Avec l'avénement des home studio, plein d'artistes bricolent dans leur coin des disques. Mais Beck est un génie. Propulsé à la tête des hits planétaires avec le single "Loser", tiré de l'album, il malaxe folk, rock, blues, pop, country et hip hop avec une facilité déconcertante. Avec Pavement, le maître du son lo-fi !

 

 

 

 

 

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13 Sonic Youth "Goo" (91) : Après leur chef d'oeuvre "Daydream Nation", voici une autre pétite du groupe. Plus pop, moins expérimental mais tout aussi recherchée, la musique de "la jeunesse sonique" reste un labyrinthe énigmatique !

 

 

 

 

 

 

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14 Sparklehorse "Vivadixiesubmarinetransmissionplot" (96) : L'americana revisité par la bande à Linkous, tête pensante des "cheveaux étincellants". Ballades coutry-folk, rock planant, songwriting sensible et dépressif. Peut-être le titre d'album le plus long et imprononçable de la story rock !

 

 

 

 

 

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15 Rage Against The Machine "R.A.T.M" (92) : Mon album culte et représentatif de mon adolescence. Chef de fil du mouvement fuzzion, mélange ultra efficace de Métal-hardcore avec le Hip Hop contestataire version Public Enemie. Textes engagés, imagerie révolutionnaire, le succès ne pouvait qu'être planétaire. Zach De La Rocha, nouveau Che ?

 

 

 

 

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16 Dominique A "La Fossette" (92) : Un disque essentiel qui va décomplexer toute la nouvelle scène chanson française. Minimalisme, lyrisme, poésie sèche et aride pour celui qui, à l'époque, était comparé à une Barbara androgyne. Son parcours depuis est exemplaire !

 

 

 

 

 

 

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17 Erik Truffaz "The Down" (98) : Unique album de jazz dans mon classement. Inventeur avec "Bending New Corner" du néo-jazz, Truffaz malaxe son jazz avec du hip hop, du rock, du dub et de l'electro. Sa trompette rappelle les grandes heures du Miles Davis Band ! Somptueux !

 

 

 

 

 

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18 Assassin "L'Homicide Volontaire" (95) : Avec NTM et I AM, Le groupe de rap made in France. Avec ses textes engagés, véritables analyses politiques et sociologiques, un son rock, Assassin est le plus underground et intègre des groupes français depuis...les Bérurier Noir !

 

 

 

 

 

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19 The La'S "The La'S" (90) : Après plusieurs singles prometteurs, Lee Marvers (chant) et John Power (basse, choeurs) passèrent deux années à enregistrer et réenregistrer leur premier album, usant plusieurs producteurs et divers guitaristes et batteurs. Au final, un bijou pop dans la grande tradition anglaise. Cet album restera leur unique disque, sorte de chant du cygne à l'agonie !

 

 

 

 

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20 Neil Young "Mirror Ball" (95) : Sans ses fidèles Crazy Horse, le vieux loup rappelle qu'il est un rocker, un vrai. Electrique, épileptique, plein de fureur et de rage, épaulé par les musiciens de Pearl Jam, ce disque du loner est un must d'une discographie exemplaire ! Autre sommet, "Ragged Glory" (1990) avec ses Crazy Horse.

 

 

 

 

 

 

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20 Ex-eaquo The Cure "Mixed Up" (90) : Les corbeaux noirs de la cold wave remixent leurs plus grand titres. Cela n'aurait pus qu'être recyclage mais au contraire tourne au génie. Sommet du disque, un "Lullaby" d'anthologie. The Cure au top !

 

 

 

 

 

 

Voilà mon classement perso et forcément subjectif. Plein d'autres disques n'ont pu avoir les honneurs de cette liste : "Exit Planet Dust", "Second Coming", "Trompe Le Monde", "The Fat Of The Land", "We Rock Hard", "Arthur H", "Le Bout Du Toit", "Check Your Head", "Tostaky", "The Bends", "La marmaille nue", "Entroducing", "Sleep with Angels", etc... 

 

Mais aussi, si c'était à refaire maintenant (le 06/2010), avec tous les petits bijoux que j'ai découvert, il y aurait aussi : "Nowhere" (Ride), "Bubble & Scrape" (Sebadoh), "Pygmalion" (Slowdive), "Giant Steps" et "Everything's Alright Forever" (The Boo Radleys), "Spoonfed Hybrid" et "Hibernation Shock" (Spoonfed Hybrid), "Ladies & Gentlemen We Are Floating In Space" et "Lazer Guided Melodies" (Spiritualized), "Hex" (Bark Psychosis),  etc...

 

Quand pensez-vous ???? Réagisez !!       

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