"Envoie-moi au ciel, Scotty" de Michael Guinzburg, 1995, Gallimard. 

Récemment, j'ai retrouvé ce livre dans ma bibliothèque et je l'ai relu avec le même paisir. Au lieu d'une grande analyse, je ne peux résister à vous citer un extrait de la première page :

"Je m'appelle Ed et je suis un sale crétin alcoolique et drogué. Quand je débarque chez moi, la drogue enfin larguée, et que je trouve l'appartement vide, ni femme ni mômes, plus de vêtements ni de valises, le dégoût d'avant me remonte à la george, un mélange empoisonné de fureur et de nausée souille mes entrailles comme du périxide sur une plaie à vif. Qu'est-ce que j'espérais ? Des visages épanouis, des sourires et un gâteau ?.......Escalier. Pisse et vomi : puanteur de caisse à chat. Cadavres de flacons de crack qui crissent sous les baskets. Lumière de citrons pourri des ampoules nues sur les moutons échevelés, fleurs de chardon urbaines, qui cavalent dans le couloir crasseux. Pissotière pour clodos. Self-service rapide pour camés. Idéal pour la vie de famille...."

Avec cet extrait, vous avez un aperçu du style électrochoc de l'auteur, semblable à du rap par le flot (ou flow !) des mots, et rock'n'roll (ou drogues'n'roll) pour le ton et l'atmosphère. Virtuosité, humour noir, densité d'écriture, réalisme fictionnel sont autant d'atoux imparables qui font de ce premier roman une très grande réussite.

Depuis, il a écrit "L'irremplaçable expérience de l'explosion de la tête" en 1997 (Gallimard) et "Le plombier des âmes" en 1999 (Grasset). Michael Guinzburg, un auteur à découvrir de toute urgence !     

Merci au blog "Les oreilles qui bourdonnent" (lien, voir mes blogs préférés) pour la découverte du groupe Wooden Shjips. A lire en écoutant ceci :