"The Dark Night" de Christopher Nolan (2008)

Ouah, quel claque ! Le pur shoot cinéphilique, 100 % pur, direct au cerveau. Emotions garanties ! 2h25 min d'effets intenses !
Après ces quelques métaphores drug'n'roll, reprend ton sérieux et parle du film !

Plan aérien sur la ville, Gotham City, la caméra zoom sur un immeuble, fonce dessus. Explosion d'une fenêtre. Des hommes aux masques de clown tirent une flèche contre le bâtiment d'en face. Elle déploie un file leurs permettant de traverser de l'autre coté. C'est un gang de braqueur qui coupe l'alarme pendant que le reste de la bande dévalise la banque. A l'intérieur, c'est le carnage. Pas des otages mais des braqueurs, qui ont pour mission chacun d'en éliminer un autre, jusqu'au dernier. Seul reste le chef, le Joker.

C'est ainsi, par cette séquence virtuose que débute "The Dark Night", le nouveau Christopher Nolan, son deuxième volet du justicier chauve souris après "Batman Beggins" en 2005.
Ce qui est le plus frappant, dans ce film aux qualités multiples, c'est l'extraordinaire prestation de Head Lodger dans le role du Joker. Il est époustouflant. Dès qu'il apparaît, il "bouffe" l'écran, éclipsant les autres acteurs. Dans ces moindres mimiques de visage, dans sa façon d'incarner la folie, son sadisme, sa démesure quasi lyrique, Il est Le Joker ! Il respire, se déplace, se comporte comme lui. Rarement acteur avait aussi bien possédé son personnage. A coté, même des vieux loups comme Morgan Freeman (Lucius Fox) et Michael Cain (Alfred) sont éclipsé. Et Batman/Bruce Wayne (Christian Bale) fait pale figure, se faisant voler la vedette !
Gotham City devient l'arène de la lutte métaphysique entre le bien (Batman, Lt James Gordon, le procureur Harvey Dent) et le mal (la mafia, Le Joker). Mais tout ceci n'est pas aussi simple, manichéen. Même Batman, censé être le bon peut être noir, péché par excès d'orgeuil. Et le justicier blanc, le très incorruptible procureur Dent (Aaron Eckhart) devient mauvais et tueur vengeur après la mort de son amie et de son visage défiguré, nouveau "Elephant Man".
La loi est au coeur de ce film. Il y a l'officielle représenté par Dent   et le Lt Gordon. La loi du talion, officieuse, Batman. La loi de la rue, des malfrats, la mafia. Et l'abscence de loi et de règle, Le Joker. Variation autours du même thème. Batman, voulant lutter contre la violence qui gangrène Gotham City, n'a-t-il pas rajouter de l'huile sur le feu ? Que peut-il face à un gangster ne craignant pas de mourir pour arriver à ses fins ? On ne peut pas ne pas y voir une interrogation de la croisade anti-terrorisme de G.W.Bush. Le Joker, prêt à se faire exploser, n'est-il pas la métaphore des kamikazes intégristes ?
Complexité, profondeur psychologique des personnages. Le scénario, signé Christopher Nolan et son frère Jonathan, est superbement construit et évite les écueils de la facilité. Face à autant de noirceur, de virtuosité formelle, plastique, on se demande comment Nolan, au commande d'un tel blockbuster avec un si gros budget, a pu réussir ce tour de force. Chapeau, surtout que les adaptations de comics réussies sont peux fréquentes.

Comme vous l'aurez compris, "The Dark Night" est un des meilleurs films que j'ai vu cette année. Ne le loupez pas !!!!!