Que vais-je vous narrer aujourd’hui, amis et fidèles lecteurs de ce blog ? Une chronique de disque, de bande dessinée ? Encore un énième post sur mes délires pochettes de disques (qui ont l’air d'être appréciés) ?? Non, pas de cela à l’horizon. Aujourd’hui, je vais vous parler d’un artiste, un créateur singulier, ou plutôt un architecte sonore hors-norme, protéiforme et exceptionnellement doué. Mais, qui cela peut être ?????…………Ne cherchez plus ! Cet artiste, ce n’est autre que Peter Kember alias Sonic Boom !!!! 

I / Ses débuts, période Spacemen 3 (1983-1991)

Ses débuts au sein des Spacemen 3, j’en ai déjà parlé ici : 2010, les Spacemen 3 et moi.... C’est par la fin de cette période que je vais commencer maintenant. 

En 1991, alors que sort « Reccuring », dernier album des Spacemen 3, le divorce est déjà prononcé entre leurs deux co-leader, compositeur/musicien/chanteur et forte tête, Jason Pierce alias J.Spacemen et Peter Kember alias Sonic Boom. D’ailleurs, cette dernière œuvre, c’est plutôt deux albums solos sur un seul disque qu’un véritable album studio des Spacemen 3 en tant qu’entité groupe. En effet, et d’après les rumeurs, ils ne se seraient même pas croisé en studio, chacun aurait enregistré sa face de son coté. Deux faces, deux œuvres distinctes.

Sur celle de Jason Pierce (Face A), on retrouve les bases du son Spiritualized, groupe avec lequel il enregistrera son premier album en 1991 (« Lazer Guided Melody ») et qui ne cesse de l’occuper depuis. Eh, mais Sonic Boom me direz-vous ??? C’est quand même de lui que je suis censé vous parler. Patience, ça arrive !! 

En 1989, avant même la fin des Spacemen 3, Kember avait déjà enregistré de son côté un maxi 3 titres au psychédélisme très personnel : « Angel ». L’année suivante, il publie même son premier LP « Spectrum » (qui reprend les titres « Angel » et « Help Me Please » de son first maxi mais dans une version remaniée). Le ton est donné et toutes les bases de son univers sont là :

Psychédélisme, lenteur lancinante, minimalisme, répétitivité, longs morceaux construits à base d’une multitude de synthés, de machines analogiques et électroniques puis, rock’n’roll oblige, quelques accords de guitare d’où émanent des drones. 

Drone, le mot est lâché. Le drone, c’est l’obsession de Sonic Boom. Dans une récente interview datant de 2010, il explique l’effet qu’il produit (le drone bien sur, vous l’aurez compris) :

« Ça ajoute un élément magique à la musique……. Je pense que c’est un bon outil pour incarner divers sentiments… ». Magique, c’est un peu le sentiment que j’éprouve face à ses créations soniques. 

II / L’après Spacemen 3, ses multiples identités

Peter Kember, schizophrène artistique, en possède plusieurs. En effet, il officie sous divers pseudonymes, Sonic Boom, Spectrum ou E.A.R (Experimental Audio Research), en fonction du style et de l’approche musicale recherchée. 

C’est un pseudo artistique qu’il a pris dès la formation des Spacemen 3 et sous lequel il n’a enregistré que peu de disques. Il s’en sert également pour ses travaux en tant que producteur/mixeur d’autres artistes comme : Britta Phillips & Dean Wareham "Sonic Souvenirs",  « Congratulations » de MGMT (2010) ou «Tomboy» - Panda Bear …

C’est son groupe à géométrie variable. Avec, il créé de véritables morceaux avec des parties voix et de longs passages instrumentaux faits de guitares saturées, de divers synthétiseurs pour une musique planante, hypnotique et psychédélique.

C / Experimental Audio Research (EAR)

Avec ce projet solo, Peter Kember fait une musique basée sur l’expérimentation et l’improvisation, avec des morceaux sans structure précise, beaucoup plus libre donc plus hermétique et moins facile d’accès. Sur scène, il joue souvent seul, entouré d’une armée de synthés et de machines électroniques.

III / Ses références musicales

Comme tous les créateurs, il n’est pas artistiquement né de rien. Il revendique diverses références dont il s’est inspiré pour les intégrer totalement, les digérer et en proposer ainsi sa vision des choses. 

1 / Les groupes de garage rock / rock psychédélique 60’ : The 13th Floor Elevators (« Rollercoaster ») et Red Crayola (« Transparent Radiation (Flashback) » et « War Sucks », tous des titres repris soit avec Spacemen 3 ou Spectrum). 

2 / La Sacro-Sainte Trinité du rock noir, drogué et bruitiste (post-punk & Co), c’est à dire l’axiome The Velvet Underground / The Stooges / The Cramps. 

3 / Des groupes de la scène allemande Krautrock : Kraftwerk, Neu !, Can et d’autres l’ont inspiré dans ces compositions pour l’utilisation des claviers analogiques, la répétitivité métronomique de la batterie, l’expérimentation sonique, etc…

IV / Discographie suivant ses diverses identités

(liste non exhaustive, sélection de LP, EP, Maxis et collaborations)

SONIC BOOM

SPECTRUM - LP

   E.A.R (Experimental Audio Recherch)